Résumé de la vie du Cardinal Duc de Richelieu

Simple et courte Biographie

Le 9 septembre 1585, naquit Armand Jean du Plessis, plus connu sous le nom de Richelieu. Son père était grand prévôt de la noblesse poitevine et sa mère, fille d’un grand avocat parisien. Il fit ses études au Collège de Navarre et ensuite à l’Académie Pluvinel. Il se destina à la vie militaire, mais dû bien vite y renoncer lorsque son frère Alphonse abandonna l’évêché de Luçon pour devenir moine à la Grande Chartreuse. Afin de maintenir dans la famille, l’évêché, offert par Henri III, et les revenus qui en découlaient, Armand entreprit donc des études de théologie et fit un voyage à Rome pour obtenir du Pape, alors Paul V, les dispenses d’âges. En effet, cette époque, il n’avait que 22 ans et pour être évêque, il fallait être âgé de 23 ans. En 1607, Armand fut nommé évêque. En 1610, alors que Henri IV se rendait en carrosse à l’Arsenal, il fut assassiné par François Ravaillac. Le Dauphin, âgé de 9 ans, ne put donc pas encore régner sur le Royaume, c’est sa mère Marie de Médicis qui assura la régence. Représentant de son ordre aux Etats-Généraux en 1614, Richelieu présenta le cahier général du clergé et déclara que les rois avaient tout intérêt à appeler dans leur Conseil, des ecclésiastiques, « à cause des vertus de capacité et de prudence auxquelles les obligeait leur profession ». Il gagna par son discours les faveurs de la reine-mère et de son favori le Maréchal d’Ancre, Concini. Ainsi, il accrut son influence dans le monde politique. Nommé Grand-Aumonier de la reine Anne d’Autriche,femme de Louis XIII. Il entra au Conseil en 1616, en tant que secrétaire d’Etat de l’Intérieur et à la Guerre. Ce fut le début de ses initiations aux problèmes européens. L’année suivante, il tomba en disgrâce, le Roi fit abattre Concini, qui devenait de plus en plus puissant au sein du Royaume, et rétablit son autorité personnelle en compagnie de son favori le Duc de Luynes, son fauconnier. Chassé de la cour, et non emprisonné ou exécuté comme certains, il suivit la reine-mère en exil à Blois, il fut proclamé par cette dernière : « Chef du Conseil de la Reine-Mère ». Bien qu’il n'était plus, ni au Conseil, ni à Paris, il gardait un oeil sur toutes les affaires de l'Etat et en même temps écrivait deux livres : « Une défense des principaux articles de la foi catholique » (1617) et « une instruction pour les chrétiens ». Travaillant à la réconciliation de la reine-mère et de son fils, Louis XIII, il prépara son retour au Conseil. Il y fut réhabilité et nommé Cardinal en 1622. En 1624, il devint le Chef du Conseil du Roi ( Premier Ministre). Il le resta jusqu'à sa mort, exerçant ainsi 18 années d’un ministère d’une exceptionnelle longévité.

A l'intérieur du Royaume

Pendant toutes ces années, Richelieu poursuivit deux objectifs : Restaurer l’autorité Royale et affirmer la force de l’Etat. Il voulut établir la prépondérance française sur le continent européen. Homme du XVIIe siècle français, pragmatique, plus que réformateur, Richelieu croyait que le pouvoir monarchique, sacré, était la condition essentielle de la puissance du Pays, sous réserve que le Souverain sache se faire respecter à l’intérieur et redouter à l’extérieur. Dès son retour aux affaires, il se préoccupa de la question des protestants. Les protestants furent libres de culte, de rassemblements, possédèrent des places fortes telle que la Rochelle ou encore Saumur, depuis l’Edit de Nantes (1598). Mais certains protestants (le Duc de Rohan étant le chef le plus connu) s’associèrent et formèrent des armées contre Louis XIII.C’est à cause de ces gens là, que le Roi et Richelieu durent commencé progressivement à retirer les « privilèges » accordés aux « fidèles de la religion prétendue réformée ». Richelieu considéra qu’ils formaient un véritable « Etat dans l’Etat ». Au début de sa carrière d’évêque, il défendit les protestants de son diocèse lorsqu’ils eurent des litiges avec des catholiques et les autorisèrent même à avoir des réunions. Alors que l’on ne vint plus dire que Richelieu était contre les protestants, ils se rebellèrent et ce fut tout à fait normal qu’il défendit le Roi et la France. Un autre problème préoccupa le Cardinal, ce fut la noblesse qui, oubliant ses devoirs, ne cessa de comploter contre le ministère, n’hésitant pas à faire appel à l’ennemi espagnol pour tenter d’affaiblir la Couronne. Richelieu organisa, seul, le Roi lui ayant donné tout pouvoir, étant donné son mauvais état de santé, le siège de la Rochelle, où les protestants bénéficièrent du soutien anglais avec la flotte du Duc de Buckingham. C’est à ce moment que Richelieu, à l’aide de l’architecte Métezeau, eut l’idée de construire une digue, « La Digue », qui priva le ravitaillement de la ville assiégée. Ayant subi de fortes pertes, les Anglais firent demi-tour, la ville se rendit le 28 octobre 1628 après 9 mois de siège, pour sa victoire le Roi nomma Richelieu Duc et Pair de France. Cependant Richelieu ne pardonna pas aux Rochelais d’avoir immobilisé l’armée Royale pendant plus d’un an c’est pour çà qu’il fit la Paix de grâce d’Alès (1629), ils conservèrent leur liberté du culte et l’égalité civile, mais ils perdirent leurs places de sûretés, leurs forteresses, leurs assemblées politiques et cessèrent de former un corps particulier dans l’Etat. Pour financer ces guerres, il entra en conflit avec le Saint-Siège à propos de l’imposition d’un impôt foncier au clergé. Et il augmenta la Taille, provoquant ainsi le mécontentement croissant du peuple, souvent attisé par la noblesse. Je tiens tout de même à ajouter une précision : Durant le siège de la Rochelle, la France étant endettée, Richelieu ouvrit ses propres coffres pour couvrir les dépenses. Pour contrer l’agitation de la noblesse Richelieu fit démanteler les châteaux forts privés et interdire les duels, cette dernière interdiction fut aussi un problème personnel, en effet le frère de Richelieu, perdit la vie dans un duel et de plus les combats ne se pratiquaient qu’entre noble souvent de bonne famille ainsi les « meilleurs » décédaient bêtement pour avoir par exemple injurié quelqu’un. Le 11 novembre 1630, fut la journée des Dupes, le parti de la reine-mère fut définitivement vaincu. L’année suivante la reine-mère partit en exil aux Pays-Bas pour ne jamais en revenir et finit ses jours à Cologne. Richelieu fut aussi un Très Grand Amateur d’art, il posséda des œuvres de Brassano, Raphaël, Caravage, Michel-Ange et j’en passe. Conscient du prestige que la culture et les arts pouvaient apporter à la Royauté, il créa l’Académie Française en 1634, agrandit la Sorbonne et bâtit le Palais-Cardinal, futur Palais-Royal (il a offert le Palais au Roi en guise de reconnaissance) qui fut le premier théâtre moderne parisien, il fit également construire l’Imprimerie Royale en 1640 et créa avec l’aide de Théophraste Renaudot, « La Gazette », un hebdomadaire qui porta plus tard le nom de « La Gazette de France ».

A l'extérieur du Royaume

Malgré l’importance de l’œuvre accomplie dans le Royaume, la politique étrangère fut sa principale préoccupation. Sa stratégie consista à affaiblir les Habsbourg en s’alliant avec des puissances protestantes d’Allemagne. Afin de s’assurer le soutien de l’Angleterre, il commença à organiser le mariage de la sœur du Roi, Henriette de France, avec le prince de Galles, devenu, Charles Ier d’Angleterre en 1625. La France prit une première fois le contrôle de la Valteline en 1625. Cette vallée à cheval sur le nord de l’Italie et sur le sud de la Suisse fut la plaque tournante entre les Habsbourg d’Autriche et ceux d’Espagne, il fallut absolument que la France priva cette communication et couper ainsi la route au Autrichiens, Italiens, Espagnols et Flamands. Une fois le siège de la Rochelle terminé, le Roi et Richelieu entreprirent leur campagne de la Valteline mais rencontrèrent un premier problème, le Duc de Savoie ne voulut pas leur céder le passage, ils durent le prendre de force, ce qu’ils firent brillamment, certains poètes ont même comparé ce passage dans les Alpes à celui qu’avait fait Hannibal. Ce problème réglé, les Français s’emparèrent de Suse et de Pignerol dans le Piémont ainsi que du Duché de Mantoue et ce dernier fut attribué au Duc de Nevers qui soutenait Louis XIII et Richelieu. Ils durent également partir sauver une garnison, dirigée par Toiras, assiégée dans la ville de Casal. Une fois la vallée de la Valteline prise, Richelieu la plaça sous la surveillance des grisons, protestants de la région, chassés récemment par l’armée pontificale. Richelieu alla prendre également la Lorraine, prévenant ainsi une invasion de l’Est. Très Grand Tacticien, calculateur et réfléchit, il pratiqua également une guerre indirecte contre la maison d’Autriche en versant des subsides aux princes protestants, Christian IV, roi du Danemark et Gustave II Adolphe, roi de Suède et champion de la cause luthérienne dont il finança l’invasion en Allemagne en 1631. Lorsqu’en 1634, après la victoire des Impériaux à Nordlingen, qui se produisit à la suite de problèmes du côté allemand, tel que la mort du roi de Suède en 1932 et, après, sa succession fortement mouvementée, firent reculer les Allemands. C’est à partir de cette période que la France finit sa diplomatie et entra directement dans la Guerre de Trente Ans (1635) La France connut des moments d’extrême péril. La prise de Corbie par les Espagnols affolèrent les Parisiens, qui commencèrent à se révolter dans Paris. Richelieu sortit du Louvre, sans garde, seul avec son coché pour calmer et rassurer les habitants, ce qu’il fit remarquablement bien. Les armées françaises se redressèrent et les victoires Françaises s’accumulèrent, la conquête de l’Alsace sur les Impériaux, la prise d’Arras, l’entrée à Perpignan. La France et l’Autriche ne cessèrent de s’affaiblir tandis que s’affirmait le triomphe de l’hégémonie Française. Alors que la France était en passe de devenir la première puissance européenne, confirmant la justesse de la politique du Cardinal, Richelieu mourut d’épuisement à Paris le 4 décembre 1642. Il laissa ses « Mémoires » et un « Testament Politique », dans lesquels est résumé et développé la philosophie de ses actions.

Synthèse postume

Richelieu fut le partisan inlassable de la raison d’Etat. Travailleur infatigable, très ambitieux, il se fit le défenseur implacable de la Couronne. Il resta toute sa vie fidèle à Louis XIII, qui estimait les qualités de Richelieu. Le Roi eut du mal à l’aimer au début de son ministère, sûrement à cause de ses débuts avec Concini, mais au fil du temps découvrit sa Grande Fidélité, il pleura au pied du lit où Richelieu vécut ses dernières heures. Malgré un peuple rebelle et récalcitrant, une noblesse qui refusait avec vigueur de subordonner ses intérêts particuliers à ceux de l’Etat, Richelieu réussit le défi de consolider considérablement l’appareil de l’Etat, engageant la France dans une voie administrative moderne. N’oublions pas qu’il abolit définitivement la féodalité en France. Son gouvernement marqua une étape sans retour dans la formation d’un Etat fort, dont le règne de Louis XIV fut, en quelque sorte, l’apothéose monarchique. S’il ne put conquérir toutes « les frontières naturelles chimère » que lui avait prêté certains historiens et à laquelle il ne croyait pas lui-même, il sécurisa fabuleusement la défense de la France par ses alliances, empêchant ainsi toute tentative d’invasion massive. Assez impopulaire à la fin de sa vie, l’Eminence Rouge inaugura un nouveau type d’homme politique dans l’Histoire de France : Le Serviteur de L’Etat.

Les légendes

Bien entendu la plus grosse source de mensonges qui courent autour de Richelieu provient des livres d’Alexandre Dumas et plus précisément « Les Trois Mousquetaires », le livre le plus lu au monde ! Et tout le monde, ignorant que Dumas est tout d’abord un romancier, garde en mémoire « le Richelieu de ses romans », c’est-à-dire un tyran sanguinaire qui veux prendre la place du Roi. Voici les plus gros mensonges et histoires inventées :

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© Sébastien DOUTRELOUP